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Afrique Safari Observation des animaux
Le big five : tout savoir sur ces animaux mythiques d’Afrique

Le par

Éléphants dans le parc national du Kilimandjaro en Tanzanie © Andrzej Kubik/fotolia.com

Lion, éléphant, léopard, buffle, rhinocéros noir… les animaux du big five sont un peu les stars d’un safari en Afrique, ceux qui attirent tous les regards, qui subjuguent dès leur moindre apparition. Leur popularité est telle qu’on les retrouve même imprimé sur chacun des billets de banque sud-africains. Mais que savons-nous réellement de ces créatures mythiques ? Surnommés ainsi pour la première fois en 1935 par Ernest Hemingway dans son roman « Les vertes collines d’Afrique », ces « cinq grands » mammifères terrestres font aujourd’hui partie des espèces protégées. Qu’ils rugissent ou qu’ils feulent, qu’ils barrissent ou qu’ils meuglent, de poil ou de cornes, ils possèdent tous des caractéristiques physiques et comportementales bien singulières. On vous les présente en long, en large et en travers… avec les meilleurs endroits où les observer.

1) Le lion : le king de la savane !

Lion au Botswana

Sa devise : « Croquer la vie à pleines dents ».

En tête de liste, le boss de la brousse… le lion ! C’est incontestablement l’animal le plus emblématique du big five. Vivant en clan, dirigé par un mâle dominant, sur un territoire bien défini, le lion (« simba » en swahili) est le plus grand carnivore d’Afrique. Bien qu’il passe le plus clair de son temps à dormir et à paresser (jusqu’à 20h par jour), sa femelle s’avère être, à la nuit tombée, une redoutable chasseuse lorsqu’il n’y a plus rien dans le garde-manger. En bande organisée, les lionnes ont élaboré des techniques d’embuscade infaillibles pour isoler leurs proies, en général de gros bovidés moins lestes que les antilopes (zèbres, gnous, buffles, oryx, voire même des éléphants et des girafes), des bébés ou des animaux blessés. Et l’on comprend vite pourquoi ce félin charismatique en impose avec de tels atouts physiques reçus en apanage : corps trapu et musclé (de 1,50 à 2,50 m de long), robe sable/ocre lui permettant de se dissimuler parfaitement dans les hautes herbes, griffes rétractiles, mâchoire puissante aux crocs acérés (6 cm), épaisse crinière chez le mâle (plus sombre quand il est âgé), terrible rugissement…

Classée « espèce vulnérable » sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), le lion d’Afrique est menacé par la pression démographique humaine, toujours plus galopante : on ne compte aujourd’hui que 20 000 individus en Afrique, contre 250 000 dans les années 70.

Où l’observer ?

L’écosystème Serengeti-Mara en Tanzanie et au Kenya, avec ses grandes plaines infinies,concentre la plus forte densité de lions d’Afrique au monde, soit 3 000 spécimens. La raison ? Un vivier de plus d’1 million de gnous, 600 000 zèbres, 400 000 gazelles de Thomson… des proies alléchantes pour ces félidés, et perpétuellement en mouvement entre ces deux régions pendant la grande migration. Lors d’un safari en 4x4 dans ces parcs nationaux, vous aurez ainsi de fortes chances de les apercevoir se reposant à l’ombre d’un acacia ou trônant fièrement sur les imposants kopjes granitiques. Plus insolite, dans le parc national de Queen Elizabeth en Ouganda, les lions sont devenus « arboricoles ». Vous les trouverez souvent perchés à califourchon sur les branches des ficus en train de dormir. Pour les géolocaliser, un collier-radio GPS a été attaché autour de leur cou. Ce dispositif de recherche scientifique, le « lion tracking », incluant la participation d’un tout petit nombre de visiteurs, a été mis en place dans le cadre de l’Uganda Carnivores’ project par la Uganda Wildlife Authority afin de les recenser, de suivre leur comportement et ainsi de mieux les protéger.

Une belle histoire à lire : « Le Lion » de Joseph Kessel.

2) L’éléphant : un grand sensible…

Éléphant dans le delta de l'Okavango au Botswana

Sa devise : « L’union fait la force ».

C’est sans doute l’espèce du big five qui porte le mieux l’adjectif qualificatif de « big ». Le plus grand mammifère terrestre (jusqu’à 6,5 tonnes), le plus grand herbivore au monde (avec 300 kg de matières végétales avalées par jour), la plus grosse trompe du règne animal (jusqu’à 135 kg et 1,5 m de long), la plus longue gestation (22 mois), la plus grande espérance de vie (60 à 70 ans), les plus grandes oreilles, le plus gros cœur aussi… Il n’y a qu’à regarder dans ses petits yeux enfoncés, fardés de longs cils, pour comprendre toute la sagesse et l’empathie dont fait preuve ce magnifique pachyderme. Grégaire et très sociable, l’éléphant d’Afrique vit en harde de 6 à 70 individus, jeunes et femelles, menés par une matriarche, souvent la plus âgée du groupe. Doté d’une peau extrêmement sensible au soleil, il adore se baigner, s’asperger d’eau, de terre ou de boue avec sa trompe, prodigieux appendice qui lui sert aussi à attraper feuilles, fruits, herbes, écorces, racines et autres tubercules. Mais ne vous fiez pas à ses airs nonchalants… Quand il s’agit de protéger les siens, en particulier les petits, c’est « Un pour tous, tous pour un ! ».Cette force tranquille profondément solidaire, peut se montrer redoutable et charger brusquement. De même, qu’il dispose d’une incroyable mémoire et intelligence émotionnelle, avec une conscience de soi et de la mort. Il est ainsi capable de manifester de la tristesse lorsqu’il perd un de ses congénères, jusqu’à se recueillir, plusieurs années de suite, à la même date sur le lieu où la dépouille se trouvait.

Classés « en danger critique d’extinction » et « en danger » par l’UICN, les éléphants de forêt d’Afrique et ceux de la savane doivent toujours faire face au braconnage de leurs défenses en ivoire et à la réduction de la superficie de leur habitat : 415 000 individus ont été recensés en 2016, contre 3 à 5 millions au début du XX ? siècle.

Où l’observer ?

Le nord du parc national de Chobe au Botswana est le royaume des éléphants. Il abrite près de 50 000 individus qui se rassemblent en grand troupeau au bord du fleuve Chobe. Dans la partie la moins touristique vers Ihaha, en 4x4 ou en bateau, vous irez les observer s’abreuver et se baigner au côté des hippopotames et des crocodiles. Le parc national Kruger, en Afrique du Sud, qui s’étend sur 20 000 km², est aussi un spot de choix pour les apercevoir. Près de 28 000 éléphants y ont été recensés et leur nombre ne cesse de croître. Enfin, dans le parc national d’Ambolesi au Kenya, d’importants troupeaux d’éléphants (environ 1 500) se sont installés sur ces terres fertiles parsemées de marécages et de désert, avec en toile de fond, la silhouette majestueuse du Kilimandjaro, le toit de l’Afrique.

Une belle histoire à lire : « Les Racines du ciel » de Romain Gary.

3) Le léopard : le plus craintif !

Léopard perché sur un arbre en Tanzanie 

Sa devise : « Pour vivre heureux, vivons caché ».

Appartenant à la sous-famille des panthérinés, le léopard est l’animal le plus farouche du big five. Chasseur crépusculaire, ce félin se cache une bonne partie de la journée à l’ombre sur les branches des arbres. Très bon grimpeur, il hisse ses proies jusqu’à leur cime pour les dévorer à l’abri des hyènes ou des lions qui pourraient les lui voler. En safari, il faut donc partir aux aurores, très tôt le matin (et avec de bonnes jumelles !), pour avoir une chance de le croiser. Opportuniste mais bon chasseur, il se contente pour la plupart du temps de proies faciles à attraper (gazelles, impalas, antilopes…) ainsi que de petits mammifères, oiseaux, reptiles, insectes, et même de poissons et de crabes, étant à l’aise dans l’eau. Sa robe fauve irrésistible, presque psychédélique, tachetée de rosettes, l’aide à se fondre parfaitement dans les hautes herbes de la savane africaine. À l’inverse des lions, c’est un animal solitaire, sauf en période d’accouplement où il peut avoir plusieurs partenaires, qui mettent au monde 3 à 4 petits (dont la moitié sera tuée par d’autres prédateurs avant 1 an).

Le léopard d’Afrique est une espèce menacée, classée « vulnérable » par l’UICN. Les populations de guépards, bien que de 700 000 spécimens, sont en diminution en raison de la fragmentation de leur habitat (déforestation), du braconnage (peau, dents et griffes) et de conflits avec les éleveurs de bétail.

Où l’observer ?

Situé dans la partie orientale de la Zambie, le parc national de South Luangwa est unrefuge idéal pour les léopards du fait de son habitat boisé et la variété de sa faune sauvage, dont un grand nombre d’antilopes et de zèbres. Il en accueillerait près de 6 000 individus. C’est aussi l’un des rares parcs nationaux d’Afrique où les safaris nocturnes sont autorisés (à bonne distance et avec respect de l’animal). En compagnie d’un pisteur, vous vivrez une expérience sensationnelle : écouter le feulement du léopard et tous les autres bruits de la brousse (cri des hyènes, aboiement des zèbres, affolement des singes…), apercevoir ses yeux phosphorescents qui brillent dans l’obscurité et, peut-être, assister à une de ses chasses impitoyables. Lors d’un safari en famille, en 4x4 avec toit ouvert, dans la réserve privée d’Okonjima en Namibie, siège de la fondation AfriCat investie dans la sauvegarde des félins, vous aurez aussi l’occasion d’en repérer quelques-uns, grâce à leur collier-radio émetteur installé autour de leur cou, visant à assurer leur suivi et leur protection. Au Botswana, la réserve de Moremi et la concession de la rivière Kwaï, cœurs légendaires du delta de l’Okavango, sont également des lieux prisés pour les observer à travers les méandres de forêts-galeries peuplées d’immenses acacias, de mopanes et de chigomiers.

Une belle histoire à lire : « L’œil du léopard » de Henning Mankell.

4) Le buffle : l’imprévisible…

Buffle d'Afrique en Namibie

Sa devise : « La vengeance est un plat qui se mange froid ».

Le buffle est l’espèce la plus abondante du big five et donc forcément visible lors d’un safari. Se déplaçant en troupeau d’une dizaine à plusieurs centaines d’individus, ce bovidé évolue dans les savanes et forêts, glanant l’herbe fraîche des prairies, les plantes grasses des marécages, l’eau des rivières (près de 40 L par jour) et l’ombre des arbres pour se reposer. Malgré une peau épaisse et dure, il aime les bains de boue, très utiles pour le débarrasser des parasites. Sous son apparence placide, cet herbivore aux longues cornes recourbées qui se rejoignent à la base pour former un bouclier, pouvant peser près d’1 tonne, est pourtant l’animal le plus dangereux du big five. Réputé impulsif et rancunier avec une excellente mémoire, il est capable de charger et piétiner mortellement quiconque l’agresse et même de revenir se venger quelques jours plus tard, avec les membres de son clan, lorsqu’un de ses congénères a été tué. Plus agressif que son cousin le buffle d’Asie, on comprend aisément pourquoi aucun humain n’a réussi à le domestiquer.

Très peu menacé par l’Homme, hormis la chasse et les maladies transmises par les animaux domestiques, c’est la seule espèce du big five à ne pas être en danger d’extinction. Son nombre élevé reste un peu près stable en Afrique et 75% d’entre eux vivent dans des zones protégées.

Où l’observer ?

Animaux non territoriaux, les buffles n’ont pour seules limites que la présence des pâturages et des points d’eau. Aussi, vous pourrez les rencontrer un peu partout en Afrique de l’Ouest et en Afrique australe (excepté le parc d’Etosha en Namibie trop sec). À l’instar de la grande migration des gnous et des zèbres, ils ont pour habitude de se mouvoir en grand troupeau, entre la réserve du Masai Mara au Kenya, le parc national du Serengeti et le cratère du N'Gorongoro en Tanzanie.Ils sont également nombreux dans le parc kényan de Tsavo East et les plaines de Busanga en Zambie.

Une belle histoire à lire : « La Patience des buffles sous la pluie » de David Thomas.

5) Le rhinocéros noir : le misanthrope de la brousse !

Rhinocéros noir dans le parc national d'Etosha en Namibie

Sa devise : « Mieux vaut être seul que mal accompagné ».

Malgré sa corpulence massive (jusqu’à 1,5 tonnes) et sa force, le rhinocéros noir est l’animal le plus vulnérable du big five. En effet, ce gros herbivore ne voit pas plus loin que 20 m, et peut ainsi charger un arbre en le confondant avec un prédateur. En revanche, il est doté d’un excellent odorat et d’une ouïe fine. Évoluant en lisière de forêts et dans les savanes arbustives, près des points d’eau et des flaques de boue, ce solitaire dans l’âme (surtout les mâles) se distingue par sa peau grise épaisse et ses deux grandes cornes dressées sur l’arête nasale. Sa bouche crochue est adaptée aux buissons épineux et aux feuilles d’acacia, le différenciant de celle plate du rhinocéros blanc, qui mange essentiellement de l’herbe. Territorial et actif la nuit, il délimite son territoire et communique avec ses semblables par le biais de ses excréments dont l’odeur est propre à chaque rhino. Mâle ou femelle, jeune ou plus âgé, ami ou ennemi, sa bouse est une véritable carte d’identité olfactive pour ses congénères. De plus, vous le verrez souvent accompagné de petits oiseaux sur son dos (hérons garde-bœufs, pique-bœufs) avec qui il noue une relation symbiotique et qui le débarrassent des parasites. En période de reproduction, les mâles peuvent se montrer très combattifs et infliger des blessures mortelles à leurs adversaires lors d’affrontements violents.

Comme les éléphants, le rhinocéros noir suscite l’attrait des braconniers, avides de ses cornes riches en kératine, aux vertus aphrodisiaques et anti-cancéreuses, particulièrement recherchées en médecine traditionnelle chinoise. Ainsi, 98% de sa population a été décimée sur le continent africain, entre 1960 et 1995, passant de 100 000 individus à 2 000 environ. Depuis les années 2000, ce nombre augmente progressivement, mais reste encore très faible (5 000). À ce jour, l’espèce est toujours classée « en danger critique d’extinction ».

Où l’observer ?

Le parc national Kruger, en Afrique du Sud, est le fief des rhinos. Il concentre à lui seul 80% de la population de rhinocéros africains et 30 % de la population mondiale de rhinocéros sauvages (évaluée à 18 000) : soit environ 270 rhinocéros noirs et 3 550 rhinocéros blancs. Autre lieu prisé pour en apercevoir, dans le même pays, la réserve d'Hluhluwe-Umfolozi, à 280 km au nord de Durban. C’est ici qu’ont été sauvés de l’extinction près de 1 000 rhinocéros blancs dans les années 70, l’un des plus grands succès dans le domaine de la protection de la nature en Afrique. Aujourd’hui, ce sanctuaire de 96 000 ha de savane, de zones boisées et de prairies humides comptabilise 2 000 rhinocéros noirs et blancs qui vivent en paix parmi les autres animaux du big five, guépards, girafes et centaines d’antilopes. Enfin, le parc d’Etosha en Namibie, et son pan argileux et salé, est également un endroit idéal pour les rhinocéros noirs. Les nombreux points d’eau éclairés la nuit (Okaukuejo), près des campements, vous réserveront, à coup sûr, des rencontres magiques avec l’animal venant s’y désaltérer tous les soirs, en particulier entre juin et décembre pendant la saison sèche.

Une belle histoire à lire : « Rhinocéros » d’Eugène Ionesco.

En un coup d’œil, pour voir l’ensemble du big five réuni :

1. Parc national Kruger, Afrique du Sud
2. Parc national du Serengeti, Tanzanie
3. Réserve nationale du Masai Mara et parc national d’Amboseli, Kenya
4. Delta de l’Okavango et parc national de Chobe, Botswana
5. Parc national de Mana Pools, Zimbabwe
6. Parc national de South Luangwa, Zambie

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